Les élèves du collège Claude Debussy dépeints avec swag dans le documentaire Swagger d'Olivier Babinet, ici dans la cour © Ronan Merot.
Swagger est un film avec des adolescents qui ont beaucoup de swag, comprenez beaucoup de style, et surtout du bagout, comprenez l’art de la tchatche. Onze collégiens ont été choisis pour raconter leur vie dans un établissement situé dans une zone difficile et ghettoïsée d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis. Mais, ici, pas question de s’apitoyer sur son sort ni de faire pleurer dans les chaumières.
Les jeunes racontent avec entrain les petites histoires qui rythment leur quotidien. On découvre leurs points de vue sur la politique, l’amour ou encore la religion. Certains souvenirs sont mis en scène avec divers effets spéciaux. Le résultat donne un film décalé aux couleurs vives et acidulées comme un paquet de bonbons Dragibus.
Les jeunes racontent avec entrain les petites histoires qui rythment leur quotidien. On découvre leurs points de vue sur la politique, l’amour ou encore la religion. Certains souvenirs sont mis en scène avec divers effets spéciaux. Le résultat donne un film décalé aux couleurs vives et acidulées comme un paquet de bonbons Dragibus.
Le réalisateur Olivier Babinet est un autodidacte dont la première expérience notable est la création de la série sarcastique « Le Bidule », diffusée sur Canal+ entre 1999 et 2000. Il est l’auteur en 2010 de « Robert Mitchum est mort », un road-movie excentrique, nommé dans plus d’une vingtaine de festivals en France et ailleurs.
Par la suite, il anime des ateliers en banlieue parisienne à Aulnay-sous-Bois et Sevran. En immersion pendant deux ans, il permet aux jeunes de réaliser huit courts métrages. Olivier Babinet décide de graver en images la fougue et l’énergie des ados. Ils sont au centre du clip du morceau Life on earth du groupe Tomorrow’s World. Sorti en janvier 2014, le clip portait déjà l’empreinte visuelle de Swagger.
Par la suite, il anime des ateliers en banlieue parisienne à Aulnay-sous-Bois et Sevran. En immersion pendant deux ans, il permet aux jeunes de réaliser huit courts métrages. Olivier Babinet décide de graver en images la fougue et l’énergie des ados. Ils sont au centre du clip du morceau Life on earth du groupe Tomorrow’s World. Sorti en janvier 2014, le clip portait déjà l’empreinte visuelle de Swagger.
« Je voulais les filmer comme des héros de cinéma »
Puis vient logiquement le projet de documentaire. « Je voulais avant tout enregistrer leur parole. Je me suis dit que c’est un film qu’on pourra regarder dans 20 ou 30 ans », explique le réalisateur.
Plutôt que de se contenter d’une succession de témoignages face camera, il y a ajouté des jeux de regards, des mises en scène, des images filmées par un drone. Certains passages sont plus dans le registre de la comédie musicale que du documentaire. Avec les élèves, Olivier Babinet a travaillé sur la science-fiction, la frontière entre le rêve, le réel et le cauchemar. « Je voulais les filmer comme des héros de cinéma parce qu’ils ont une grande dignité et une attitude face à la vie qui est héroïque », témoigne-t-il.
Environ 120 élèves du collège Claude Debussy ont participé au film. Onze ont été choisis en fonction de leur motivation et dans une optique de diversité des profils. On se retrouve, par exemple, avec Aïssatou rongée par la timidité et qui ne parvient pas à se présenter lorsqu’on lui demande son nom. « Elle a représenté la voix de celui qui ne dit rien dans son coin. La voix des timides et des rejetés qu’on n’entend pas », explique le réalisateur.
Il y a aussi Paul, d’origine indienne, personnage déroutant qui joue de la batterie et vient tous les jours à l’école en costard-cravate. Ou encore la petite Naïla, pleine de réflexions surprenantes et très justes telles que « les architectes, ils ne savent pas comment c’est la vie dans les banlieues. Ils font des grands bâtiments, après les gens ne veulent pas vivre dedans ». Enfin, question swag, le spécialiste, c’est Régis, qui soigne son style, refuse le look « clonage » jean-baskets et estime être le seul à sortir du lot (sans se vanter). Autant de choix qui font de Swagger un film enthousiasmant à regarder.
Plutôt que de se contenter d’une succession de témoignages face camera, il y a ajouté des jeux de regards, des mises en scène, des images filmées par un drone. Certains passages sont plus dans le registre de la comédie musicale que du documentaire. Avec les élèves, Olivier Babinet a travaillé sur la science-fiction, la frontière entre le rêve, le réel et le cauchemar. « Je voulais les filmer comme des héros de cinéma parce qu’ils ont une grande dignité et une attitude face à la vie qui est héroïque », témoigne-t-il.
Environ 120 élèves du collège Claude Debussy ont participé au film. Onze ont été choisis en fonction de leur motivation et dans une optique de diversité des profils. On se retrouve, par exemple, avec Aïssatou rongée par la timidité et qui ne parvient pas à se présenter lorsqu’on lui demande son nom. « Elle a représenté la voix de celui qui ne dit rien dans son coin. La voix des timides et des rejetés qu’on n’entend pas », explique le réalisateur.
Il y a aussi Paul, d’origine indienne, personnage déroutant qui joue de la batterie et vient tous les jours à l’école en costard-cravate. Ou encore la petite Naïla, pleine de réflexions surprenantes et très justes telles que « les architectes, ils ne savent pas comment c’est la vie dans les banlieues. Ils font des grands bâtiments, après les gens ne veulent pas vivre dedans ». Enfin, question swag, le spécialiste, c’est Régis, qui soigne son style, refuse le look « clonage » jean-baskets et estime être le seul à sortir du lot (sans se vanter). Autant de choix qui font de Swagger un film enthousiasmant à regarder.
En salles le 16 novembre 2016.
Lire aussi :
« Nos Plumes », le pernicieux carcan des auteurs de banlieue
Cinéma : l’amour à la française racontée par Quartiers Lointains
« Fatima » auréolé aux Césars, un couronnement très politique ?
Jugé trop violent, « Black » ne sortira pas dans les salles françaises
Bande de filles : le regard exotique du féminisme blanc sur la banlieue
« La Cité rose » : la banlieue-mitraillette
Lire aussi :
« Nos Plumes », le pernicieux carcan des auteurs de banlieue
Cinéma : l’amour à la française racontée par Quartiers Lointains
« Fatima » auréolé aux Césars, un couronnement très politique ?
Jugé trop violent, « Black » ne sortira pas dans les salles françaises
Bande de filles : le regard exotique du féminisme blanc sur la banlieue
« La Cité rose » : la banlieue-mitraillette